vendredi 27 novembre 2009

En marge du cours ECR — il n'est pas bon de trop comparer les religions

Paul Gosselin, anthropologue québécois, méditait sur l'Éthique et culture religieuse : la nouvelle religion d'État au Québec et comparait plusieurs religions :
« Si on se penche sur des études de religion comparée, on constate que chaque religion comporte une attitude qui lui est propre sur la question du recrutement et de la conversion. Si plusieurs sectes chrétiennes exigent une conversion basée sur le choix délibéré de l'individu, dans d'autres religions, le choix de l'individu, bien que désirable, sera considéré facultatif. Si on examine les trois premiers siècles de l'expansion initiale de l'islam par exemple, on constate rapidement que cette expansion n'est pas liée à l'envoi de missionnaires, mais aux conquêtes territoriales des armées du Prophète. Dans l'islam, la conversion forcée ne pose aucun problème. »
Mal lui en pris.

Un universitaire québécois a rapidement accusé M. Gosselin de faire preuve d'islamophobie. Comme le fit remarquer l'anthropologue :
« Est-ce que j'ai une crainte irrationnelle des musulmans ou de l'islam ? Pas du tout. Mais ce commentaire laisse entendre que l'on ne peut critiquer l'islam d'aucune manière. Il faut faire preuve d'ouverture, c'est-à-dire ne s'intéresser qu'aux aspects superficiels des religions. Le dialogue devient alors à sens unique seulement. La religion chrétienne en Occident (avec ses prétentions à la Vérité) sera donc la cible favorite de nos élites postmodernes, mais si d'autres religions non occidentales ont de telles prétentions, cela n'attitre aucune attention de nos élites. Cette attitude a attiré les commentaires suivants de la part de l'anthropologue britannique, Ernest Gellner (1992: 84):
Les relativistes [ou postmodernes] dirigent leurs attaques seulement contre ceux qu'ils affublent de l'épithète positiviste, c'est-à-dire le non-relativiste occidental, mais passent sous silence le conflit/désaccord qui les sépare du fondamentalisme religieux [non-occidental]. Leur attitude est, en somme, la suivante: l'absolutisme doit être toléré seulement s'il est suffisamment étrange sur le plan culturel. Ce n'est que chez soi qu'ils ne peuvent le tolérer.
Mais pour ce qui est de l'islam, le fond de la question se règle avec des faits. Sur le plan historique, comment s'est fait l'expansion islamique en Afrique du nord ? Sans les armées du Prophète, est-ce concevable? Est-ce que l'Espagne a été convertie par des missionnaires musulmans ou envahie par des armées ? À la bataille de Poitiers 732, est-ce que Charles Martel a repoussé des missionnaires musulmans ou s'agissait-il d'une armée ? Sur ces questions, il faut s'appuyer sur des données historiques plutôt qu'une vision folklorique de l'islam diffusée par les médias. Mais il faut avouer qu'en général le postmoderne s'intéresse guère aux faits...






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